Une étude de France Biotech, dévoilée la semaine dernière, a annoncé un montant record de levée de fonds pour l’année 2019 dans le secteur des biotechnologies et de la medtech, en Europe. La France s’y classe en deuxième place avec ses 1 700 entreprises dans le domaine.
Plan de l'article
Le financement : la clé du succès des entreprises
À une époque où le financement brise des records dans beaucoup d’industries, année après année, le Panorama France Healthtech 2019, présenté par France Biotech, nous annonce qu’un montant de 9,1 milliards d’euros a été récolté en levée de fonds dans le domaine de la pharmaceutique et d’équipement médicaux innovants.
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Financer son entreprise est la clé pour s’assurer de sa stabilité, quel que soit le domaine dans lequel nous évoluons. Observons de plus près la provenance de ses fonds, leur utilité et quelques autres informations qui nous permettrons de mieux comprendre l’étude et de nous aider dans le financement de notre entreprise.
D’où proviennent les fonds levés ?
Les 9,1 milliards proviennent de différents pays. La France se classe deuxième en termes de financement pour la healthtech, avec une levée de 1,79 milliards d’euros. Elle échappe la première place de peu, tout juste derrière les 2,08 milliards récoltés par le Royaume-Uni, et se positionne tout juste devant la Belgique et ses 1,7 milliards.
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Ceux qui connaissent le secteur d’activités trouveront étrange que la Suisse se situe derrière la Belgique, alors qu’elle se positionne normalement en 3e place. Cela s’explique par une vaste collaboration entre la biotech Belge Galapagos et l’Américaine Gilead Science en 2019. L’investissement de près d’un milliard d’euros de cette dernière dans le capital du laboratoire belge a quelque peu modifié les chiffres auxquels les spécialistes du secteur s’attendaient.
Les fonds de capital-risque représentent une grande majorité de l’investissement global avec ses 6,7 milliards d’euros ; une augmentation de près de 35 % sur l’investissement de 2018. Les 2,4 milliards d’euros restants proviennent de fonds levés en bourse, soit par de nouvelles introductions sur le marché ou par des opérations de refinancement.
La raison principale de l’augmentation des investissements dans les entreprises du secteur s’explique par le fait qu’elles représentent un potentiel économique et social majeur, selon la responsable des études sectorielles et des relations internationales de France Biotech, en charge de l’étude. En effet, les entreprises d’aujourd’hui ne visent plus le traitement palliatif de certaines maladies incurables, mais bien la guérison complète du patient.
Chaque société se focalise sur un ou quelques problèmes de santé spécifiques afin de trouver une cure pour ceux-ci. Ces problématiques touchent entre autres le vieillissement (sous diverses formes), les maladies chroniques et infectieuses ainsi que les maladies rares et les pathologies lourdes.
Un investissement à risque, mais potentiellement très bénéfique
Le financement des biotechnologies n’aboutit pas toujours à des résultats positifs. Il y a une grande part de risque, notamment dans le développement de médicaments pour traiter des maladies, pour le moment incurables. Mais avec le risque vient aussi une possibilité de très grande valorisation lorsque les recherches débouchent sur un médicament efficace qui viendra inonder le marché.
On doit parfois attendre de 10 à 15 ans avant de pouvoir lancer un médicament biotechnologique sur le marché, ce qui implique des sorties de fonds importantes avant d’apercevoir la moindre entrée d’argent. Une grande partie du travail des dirigeants de ces entreprises est donc de trouver des investisseurs et ils y consacrent, en moyenne, un-tiers de leur temps. Afin de bien saisir les sommes dont on parle ici : chaque entreprise française du secteur a besoin annuellement, en moyenne, de 8 millions d’euros.
La recherche de ces médicaments en France tourne autour de domaines thérapeutiques particuliers qui sont, en ordre d’importance : l’oncologie (28 %), les maladies infectieuses (13 %), les médicaments orphelins – pour les maladies rares (12 %), les pathologies du système nerveux central (11 %) et les maladies génétiques (5 %).
Le profil français
La France compte plus de 1 700 entreprises dans le secteur des biotechnologies et de la medtech, dont près de 60 % de TPE. Séparées de manière plutôt égale (720 biotechs et 800 medtechs), elles sont concentrées majoritairement en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie. Les quelque 200 autres entreprises restantes sont spécialisées dans la santé digitale et le diagnostic. Ce sont des entreprises généralement récentes (moins de 5 années d’existence) et seul 5 % d’entre elles dépassent les 100 collaborateurs à l’intérieur de la compagnie.
Des budgets importants accordés au département de recherche et développement
Les entreprises du secteur sont essentiellement des sociétés qui se concentrent autour de la recherche et du développement et qui ont pour but premier de déposer des brevets. 60 % de l’argent dépensé par ces entreprises provient du budget accordé à la R&D et plus de 5 000 brevets ont été déposés à ce jour dans ce secteur en France. Elles y développent plus de 1 000 médicaments dont 400 biotechnologiques dont près d’un-tiers est présentement en phase de développement clinique.