Que doit-on savoir sur le paiement en plusieurs fois du crédit à la consommation ?

Le paiement fractionné est de plus en plus populaire pour les consommateurs français. Bien qu’il puisse être pratique, il peut être compliqué à gérer sur le budget. Comme il ne fait pas encore partie des règles sur le crédit à la consommation, il représente aussi un danger, à ce niveau. Voici ce qu’il faut savoir sur ce nouveau mode de paiement qui comporte de nombreux avantages, mais aussi quelques risques.

Qu’est-ce que le paiement fractionné ?

Pour faire simple, le paiement fractionné permet à un consommateur d’acheter un produit, ou un service, et de payer en différé à des dates futures. Généralement, le montant total est séparé en trois ou quatre versements, récupérés par le fournisseur du service sur une base mensuelle. Il a fait son apparition sur des sites e-commerce, mais aussi dans des boutiques physiques. Lorsque l’on procède au paiement, on se retrouve alors sur une appli externe ou en relation directe avec le site marchand.

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Existe-t-il une autre solution à ce type de paiement ?

Le grand danger que cela représente, est que l’on peut plus facilement se laisser aller à un achat impulsif. En effet, même si l’on ne possède pas présentement les ressources financières pour acquérir l’objet en question, on se laisse tenter en se disant qu’on pourra le payer par la suite. En réalité, ce n’est pas la solution idéale, lorsque l’on désire augmenter son crédit. Dans un tel cas, il est préférable de procéder à un rachat de crédit, de manière à ce que l’on puisse acquérir un nouveau crédit à la consommation. Puisque ces actions sont régulées, elles assurent que nous ne nous trouverons pas dans une situation où nous serions incapables de régler nos dettes. Les montants accordés ayant été calculés au préalable par des spécialistes, selon les échéances que nous devrons payer dans le futur, et ce, en tenant compte de nos revenus. Ce n’est pas le cas lors d’un achat en plusieurs paiements, dans une boutique ou un e-commerce.

Le paiement fractionné gagne en popularité

Lorsque l’on observe la tendance sur le territoire français, en ce qui concerne l’utilisation du paiement en plusieurs fois, on comprend rapidement que la crise sanitaire a eu un rôle important à jouer sur sa croissance. En effet, si l’on peut aujourd’hui parler d’une explosion de la popularité du paiement fractionné, c’est en grande partie dû à une offre largement supérieure dans les boutiques e-commerce qui a fait son apparition durant les périodes de confinement. Aujourd’hui, l’on ne peut plus douter de la réalité, puisque selon une étude OpininonWay-Floa, ce sont 32 % des Français qui ont utilisé ce dispositif au moins une fois sur les douze derniers mois, pour régler un achat. Une augmentation de 24 pourcents, par rapport à l’année dernière. On parle d’un marché de 10 milliards d’euros en 2020, uniquement en France, et qui devrait se chiffrer à la fin de cette année quelque peu sous la barre des 13 milliards.

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Des consommateurs non-protégés

Le plus grand problème qui concerne le paiement fractionné est le fait qu’il n’est pas couvert par une réglementation. Pourtant, ce mode de paiement est sans contredit un crédit. Mais s’il ne s’étale que sur une période de trois mois (maximum), ce qui fait qu’il ne rentre pas dans la loi Lagarde de 2010. C’est en effet celle-ci qui encadre les crédits à la consommation, pour autant que leur durée dépasse une période de trois mois. Cela se traduit par des mesures claires qui permettent aux consommateurs de mieux comprendre l’instrument de crédit qu’ils utilisent, puisqu’elle oblige les organismes de crédit à indiquer clairement le taux d’intérêt et le coût total du crédit.

Le coût final est-il trop élevé

Puisque ce crédit n’est pas réglementé, il peut en effet parfois donner lieu à des dérives importantes au niveau du coût total de la facture, une fois le paiement complété. Mais lorsque l’on y regarde de plus près, il semblerait que ce ne soit pas le cas, de manière générale. C’est du moins à cette conclusion qu’est parvenu le directeur général adjoint de Floa, lors de l’étude sur l’utilisation du paiement fractionné en France.

Pour comprendre la valeur d’un tel crédit, pour ceux qui y souscrivent, il faut calculer le TAEG (taux annuel effectif global). Lorsque l’on observe la globalité de ces paiements fractionnés, on se rend compte que la moyenne de ce TAEG se situe entre 19 et 20 %, lorsque la somme empruntée est rapportée sur une année. Ce pourcentage est donc inférieur à ce que la Banque de France considère comme étant un taux d’usure, puisque celui-ci est établi à 21,16 %, pour un prêt inférieur à 3 000 euros. Marc Lanvin, de Floa, considère donc ce coût comme étant négligeable, au contraire d’autres spécialistes financiers, sur le marché.

Un manque de clarté sur le sujet

Un des problèmes notés par le milieu, est que les sociétés qui proposent ce mode de paiement ne mentionne pratiquement jamais le fait que le consommateur adhère ainsi à un crédit à la consommation. Pourtant, c’est bel et bien la réalité de cette situation. De ce fait, une personne étant incapable de payer la mensualité qui s’ensuit, se trouvera dans une position ou d’autres frais supplémentaires viendront s’ajouter, mettant en péril la stabilité financière de la personne, de manière encore plus importante. Cet individu se dirige donc vers un surendettement. Il se joindra ainsi à 108 000 autres foyers en France, dans la même situation.

Mais tous ne voient pas ce dispositif du même œil. En effet, toujours selon le directeur général adjoint de Floa, ces paiements fractionnés seraient beaucoup moins risqués que d’autres crédits à la consommation, car ils ne sont effectués que sur de petites sommes. Cependant, une quantité de petites sommes deviendront grandes, et c’est là ce qui inquiète certains spécialistes.

Alors qu’un regroupement de crédits peut permettre un nouveau crédit à la consommation de manière justifiée (un dossier tenant compte des dépenses et des revenus, et étudié par une personne neutre et qualifiée pour ce faire), le choix d’un paiement fractionné peut être impulsif, sans savoir si le moment venu, les sommes nécessaires au paiement seront, ou non, présentes dans le compte en banque de celui ayant procédé à l’achat.

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