Comment se porte l’assurance habitation ces derniers temps ? L’augmentation des risques, les modifications législatives et l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché tendent à chambouler un secteur autrefois standardisé, qui se voit désormais bousculé de l’intérieur. Autant de raisons de s’attendre à des évolutions rapides, notamment en matière tarifaire, avec des hausses qui ne devraient pas s’arrêter en 2017, et des changements à venir dans la nature des offres assurantielles. Explications.
Plan de l'article
Chamboulements dans le monde de l’assurance
La complexe équation « afflux de capitaux sur le marché de la réassurance + baisse des taux d’intérêt = difficultés pour les assureurs traditionnels », qui était valable dès 2015 comme le rappelle cet article de La Tribune, a durablement bousculé le marché des assurances.
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En substance, les coûts des assureurs augmentent au fil de l’évolution des normes (notamment les nécessités accrues de contrôle) et, de leur côté, les consommateurs veulent payer toujours moins chers. Mieux informés, donc plus exigeants, ils peuvent désormais changer de fournisseur de contrat assurantiel presque n’importe quand, en faveur de la récente loi Hamon. Pour les assureurs, c’est plus qu’un chamboulement : une révolution.
L’assurance habitation n’échappe pas à cette équation. Dans ce domaine comme dans tant d’autres, les assureurs sont contraints de faire évoluer leurs offres tout en remettant en question un modèle historique qui n’a plus lieu d’être. Déjà peu simple à la base, la notion de risque s’est encore compliquée et tend à modifier le rapport des propriétaires et des locataires à l’assurance du logement, raison pour laquelle des acteurs historiques comme Maaf n’hésitent plus à proposer des offres variées en fonction des profils des assurés.
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Évolution des tarifs de l’assurance habitation
On le sait : les tarifs pratiqués par les compagnies d’assurance sont libres. Ils varient du tout au tout en fonction de critères très nombreux, qui ont à voir autant avec le profil de l’assuré qu’avec son environnement. Le calcul de la prime d’assurance habitation va ainsi dépendre :
- Du bien en lui-même
- De son emplacement géographique et des risques induits (cambriolages, catastrophes naturelles, etc.)
- De la valeur des biens à assureur à l’intérieur du logement
- De la qualité de l’assuré (propriétaire ou locataire)
- De l’indice FFB (Fédération française du bâtiment), lui-même déterminé par les coûts de la main-d’œuvre et des matériaux
Pour cet ensemble de raisons, jauger la tendance tarifaire de l’assurance habitation (voir ici pour plus de détails) est toujours un risque, car les montants des primes seront extrêmement différents en fonction des situations.
Néanmoins, il est possible de dessiner une tendance et d’imaginer la direction que vont prendre les tarifs pour l’année à venir. On constate, en effet, une hausse modérée mais constante des tarifs depuis plusieurs années : en moyenne +3,1 % par an entre 2013 et 2015, et l’on parle déjà d’une augmentation de +3,2 % pour 2016. Les raisons sont multiples. Citons :
- L’augmentation des cas de catastrophes naturelles
- La hausse globale des risques (cambriolages, dégâts des eaux, intempéries)
- Les effets de la loi Hamon
- Le relèvement de l’indice FFB
Nul doute que cette tendance va se poursuivre en 2017, avec des hausses contenues. Et que les variations importantes des tarifs en fonction des régions vont se maintenir – avec, toujours en tête, le trio Île-de-France – PACA – Corse.
Entrée de nouveaux acteurs sur le marché
Autre évolution marquante dans le domaine de l’assurance habitation : l’entrée sur le marché des bancassurances. Le terme désigne ces opérateurs bancaires qui proposent des produits assurantiels en tous genres, indépendants des activités financières (traditionnellement, les banques sont surtout spécialisées en assurance prêt immobilier et en assurance-vie).
Ainsi, les bancassurances, entrées sur le marché il y a quelques années en ce qui concerne l’assurance habitation, continuent de rogner des parts de marché – jusqu’à 20 % attendus pour l’année 2016, contre 17,1 % en 2013. Mais ce n’est pas tout, car l’enquête annuelle de l’Argus de l’assurance nous apprend que les mutuelles, elles aussi, espèrent obtenir leur part du gâteau en matière d’assurance MHR.
Résiliations en hausse et succès des comparateurs
Cette enquête révèle encore autre chose : bien que le marché de l’assurance habitation multirisques ait pesé 10 millions d’euros en 2015, on constate que les places se bousculent dans le top 20 des assureurs. En raison notamment d’un nombre étonnant de 400 000 résiliations, rendues possibles par la loi Hamon qui permet désormais de résilier son contrat assurantiel à chaque date anniversaire.