L’or a depuis toujours servi de valeur refuge en période d’incertitude économique ou géopolitique. Chimiquement inaltérable, intrinsèquement rare et considéré comme éternel, l’or incarne la notion de pérennité. Son cours est étroitement lié aux fluctuations des marchés financiers et aux tensions géopolitiques.
En tant que métal précieux, l’or n’a pas de rendement intrinsèque comme peuvent l’avoir les actions ou les obligations. Au niveau macroéconomique, la conjonction de plusieurs facteurs comme l’inflation, le niveau des taux d’intérêt, les variations des monnaies ou le prix du pétrole influencent le cours de l’or. Au niveau microéconomique, l’offre et la demande physique d’or influencent également les prix.
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Plan de l'article
Les principaux facteurs macro-économiques
Le cours de l’or est soumis à de nombreux facteurs économiques, financiers et géopolitiques. Il est important de connaître pour comprendre ses variations et anticiper ses évolutions. Vous pouvez d’ailleurs analyser le cours de l’or pour investir avec bdor.fr.
L’inflation et les taux d’intérêt
L’or joue traditionnellement son rôle de valeur refuge en période d’inflation. En effet, lorsque le niveau général des prix augmente, le pouvoir d’achat de la monnaie diminue mécaniquement. Détenteurs d’or, les investisseurs préservent alors le pouvoir d’achat de leur épargne face à cette dépréciation monétaire. Historiquement, il existe une forte corrélation positive entre inflation et cours de l’once.
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Les taux d’intérêt représentent un facteur tout aussi crucial. Lorsque les banques centrales relèvent leurs taux directeurs, cela rend les obligations d’État et les produits financiers rémunérés plus attractifs. L’or, dépourvu de rendement, devient moins compétitif et son prix a tendance à baisser. Durant les périodes de hausse marquée, les taux coïncident souvent avec des replis sur le marché aurifère.
L’analyse du contexte économique actuel permet de mieux comprendre la situation de l’or. Après une phase inflationniste suite à la pandémie et au conflit ukrainien, les principales banques centrales ont entamé des cycles agressifs de hausse des taux pour juguler la hausse des prix. Malgré ce contexte peu propice, l’once d’or résiste, soutenue par le risque accru de récession ainsi que les incertitudes géopolitiques. La barre des 2000 $ reste une résistance psychologique. Toutefois, un rebond n’est pas à exclure en cas de détérioration avancée de la conjoncture.
La conjoncture géopolitique
Outre les aspects économiques et financiers, les évènements géopolitiques majeurs influencent significativement le prix de l’or. En effet, les périodes de crises et de tensions internationales se traduisent fréquemment par un afflux de capitaux vers ce métal refuge par excellence.
Les conflits armés, qu’il s’agisse de guerres ou d’actes terroristes, suscitent mécaniquement un sentiment d’aversion au risque chez les investisseurs. Ces derniers se tournent alors vers l’or pour protéger leur épargne. Le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022 illustre parfaitement ce phénomène, le cours ayant rapidement bondi face aux craintes géopolitiques et économiques suscitées par le conflit.
De même, le durcissement des sanctions économiques entre puissances mondiales alimente les incertitudes et les flux vers les valeurs refuges. Les tensions commerciales sino-américaines ou les mesures punitives contre la Russie favorisent ainsi la détention d’or par les investisseurs internationaux.
Par ailleurs, les risques liés au terrorisme et à l’instabilité politique de certaines régions du globe soutiennent durablement la demande, notamment dans les pays émergents. En cas de recrudescence des tensions géopolitiques, le cours de l’once aurait toutes les chances de progresser à nouveau.
Les facteurs liés à l’offre et à la demande
Les variations du cours de l’or sont influencées par la dynamique entre l’offre, liée à la production minière, et la demande, provenant :
- des investisseurs ;
- des banques centrales ;
- des secteurs industriels.
La production minière mondiale
Les principaux pays producteurs comme l’Australie, la Russie et l’Afrique du Sud jouent un rôle clé. Toute perturbation de l’offre (grèves, problèmes techniques) dans ces régions peut immédiatement faire varier les cours de l’or.
La production a progressé ces dernières années, en hausse de plus de 15 % entre 2015 et 2020 selon le World Gold Council. Néanmoins, les gisements facilement extractibles déclinent, obligeant à exploiter des mines plus petites et plus profondes.
La demande des investisseurs
Les particuliers, les fonds et les banques centrales sont des acteurs majeurs. La détention physique ou sous forme d’ETF impacte fortement les prix. L’Asie et la Russie ont accru leurs réserves ces dernières années.
Les fonds investis dans l’or ont triplé en 10 ans, signe de la popularité grandissante de cet actif refuge. Désormais, c’est davantage la psychologie des marchés qui influence les flux.
La demande industrielle et de luxe
L’industrie (électronique, aéronautique) et la joaillerie représentent près de 50 % de la demande totale. Or la croissance économique mondiale soutient ces secteurs, générant une consommation structurellement haussière.
Malgré les nouvelles techniques de recyclage, la demande dépasse l’offre d’environ 300 tonnes par an. Les perspectives demeurent favorables, appuyées par l’émergence des classes moyennes asiatiques et africaines.