Oubliez les idées reçues : un arrêt maladie ne s’arrête pas à la simple question de santé. Lorsqu’on prépare sa retraite, la façon dont ces périodes sont prises en compte peut bien changer la donne. Si la convalescence occupe l’esprit sur le moment, il faut aussi se pencher sur les conséquences à long terme. Les arrêts, qu’ils soient ponctuels ou prolongés, pèsent sur la durée de cotisation et le montant des droits acquis pour la retraite. Difficile, dès lors, de faire l’impasse sur ce sujet si l’on veut éviter les mauvaises surprises au moment de faire valoir ses droits.
Les différents types d’arrêts maladie et leur incidence sur la retraite
Avant d’entrer dans le détail, il faut distinguer trois situations bien connues du monde du travail :
- Arrêt maladie : période d’absence liée à un problème de santé sans lien direct avec le travail. On la rencontre fréquemment, mais elle n’est pas neutre pour la retraite.
- Maladie professionnelle : là, c’est le métier qui use ou abîme, avec un diagnostic reconnu par la CPAM ou la MSA. La retraite n’en sort pas indemne non plus, mais la réglementation prévoit quelques ajustements.
- Accident du travail : la chute, la blessure ou le traumatisme survenu dans le cadre professionnel. Ce type d’arrêt a aussi ses propres règles pour la retraite.
Dans la pratique, ces différentes situations ne sont pas traitées à l’identique. Les arrêts maladie, qu’ils soient d’origine professionnelle ou non, permettent généralement de valider des trimestres pour la retraite. En revanche, ils n’entrent pas dans le calcul du salaire annuel moyen, un critère déterminant pour le montant de la pension. Du côté des arrêts pour maladie professionnelle ou accident du travail, la validation des trimestres est également assurée, afin d’éviter une double peine pour les salariés concernés. Mais là encore, les indemnités journalières perçues durant ces périodes ne gonflent pas le revenu de référence retenu au moment de calculer la pension.
On le voit, l’impact des arrêts maladie sur la retraite ne se limite pas à une simple question administrative. Il peut, sur la durée, modifier la trajectoire de votre pension future.
Comment sont validés les trimestres durant un arrêt maladie ?
Chaque situation d’arrêt, qu’il s’agisse d’une maladie, d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail, a ses propres conséquences pour la retraite. Les règles de validation des trimestres restent toutefois similaires sur un point : pour chaque tranche de 60 jours indemnisés, un trimestre est pris en compte. Ce principe vaut pour les arrêts maladie classiques, les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Les salariés en mi-temps thérapeutique ne sont pas oubliés : les jours travaillés à temps partiel pour raisons médicales permettent aussi de valider des trimestres grâce aux indemnités journalières perçues. Pour les cas d’incapacité permanente supérieure ou égale à 66 %, la loi prévoit la validation automatique des trimestres nécessaires jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite.
Voici les situations qui permettent de valider des trimestres sans travailler à temps plein :
- Pension d’invalidité : percevoir une pension d’invalidité donne droit à la validation de trimestres pour la retraite, sans besoin de reprendre une activité.
- Rente d’accident du travail : même principe, les périodes indemnisées par une rente sont prises en compte dans la durée validée.
Retenez que si ces arrêts permettent de ne pas perdre le bénéfice des trimestres, ils n’augmentent pas pour autant le montant de la pension. Là encore, tout se joue sur le calcul du salaire annuel moyen, auquel ces indemnités n’apportent rien.
Arrêts maladie de longue durée : quelles conséquences sur la pension ?
Les arrêts prolongés posent une question de fond : comment la pension sera-t-elle affectée ? Les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale pendant un arrêt maladie ne sont pas intégrées dans le salaire annuel moyen, base du calcul de la pension de retraite. Même si les trimestres sont validés, ces périodes ne viennent donc pas augmenter le revenu de référence.
Le salaire annuel moyen : un élément central
Tout se joue sur les meilleures années de salaire, celles qui servent de base au calcul de la pension. Les arrêts de longue durée, qui génèrent des périodes sans salaire soumis à cotisation, peuvent ainsi réduire le niveau du salaire annuel moyen retenu. Voici un rappel des principales situations :
- Arrêt maladie : absence pour raison de santé, sans lien direct avec le travail.
- Maladie professionnelle : pathologie reconnue comme résultant de l’activité professionnelle.
- Accident du travail : événement soudain ayant causé un préjudice physique ou psychologique au travail.
En clair, chaque type d’arrêt a son impact spécifique sur la retraite. Les arrêts de longue durée ne pénalisent pas la validation des trimestres mais n’augmentent pas le salaire pris en compte pour la pension.
Un effet parfois sous-estimé sur la pension finale
Même si la validation des trimestres est assurée, la question du montant reste entière. Les indemnités journalières, non prises en compte dans le calcul du salaire annuel moyen, peuvent entraîner une baisse du montant de la pension. Cette réalité est parfois découverte tardivement, lors de la retraite, avec à la clé des écarts non négligeables.
Arrêt maladie : comment fonctionne la retraite complémentaire ?
Pour la retraite complémentaire, le fonctionnement diffère légèrement. En cas d’arrêt maladie, qu’il soit classique, professionnel ou consécutif à un accident du travail, les droits ne s’arrêtent pas. L’Agirc-Arrco prévoit l’attribution de points de retraite même durant ces périodes, afin d’éviter des trous dans la carrière.
Comment sont attribués les points ?
Les points de retraite complémentaire sont calculés sur la base des salaires perçus avant l’arrêt. Ce système garantit une forme de continuité : même sans activité, les droits évoluent. Voici comment sont traités les principaux cas :
- Arrêt maladie : attribution de points sur la base des salaires précédents à l’arrêt.
- Maladie professionnelle : même principe, les points sont calculés à partir du revenu antérieur.
- Accident du travail : attribution identique, fondée sur les salaires d’avant l’arrêt.
Et pour les congés maternité et paternité ?
Les congés pour la naissance d’un enfant sont aussi pris en compte. Les périodes de congé maternité et de congé paternité donnent lieu à l’attribution de points, ce qui permet de préserver la trajectoire des droits à la retraite complémentaire.
| Type d’arrêt | Attribution des points |
|---|---|
| Arrêt maladie | Oui, sur la base des revenus antérieurs |
| Maladie professionnelle | Oui, sur la base des revenus antérieurs |
| Accident du travail | Oui, sur la base des revenus antérieurs |
| Congé maternité | Oui |
| Congé paternité | Oui |
Au final, arrêts maladie, maladies professionnelles, accidents du travail, congés maternité et paternité : tous ces épisodes, même s’ils interrompent temporairement l’activité, n’effacent pas le droit à la retraite complémentaire. Agirc-Arrco veille à cette continuité, garantissant que la parenthèse imposée par la santé ou la vie familiale ne se paie pas au prix fort le jour du départ à la retraite. Ce filet de sécurité, souvent méconnu, permet d’aborder plus sereinement les aléas d’une carrière longue et parfois accidentée.



